dimanche 16 novembre 2008

Dénoncez les publicités sexistes de la compagnie Daigneau !

Peut-être les avez-vous aperçus en prenant le métro. Ce sont des publicités voulant vendre des contenants - des cruches - d'eau de 18L. La compagnie s'appelle Daigneau et leur slogan : «Tout le monde veut une cruche à la maison». Nous exigeons de la compagnie d'eau de source Daigneau qu'elle retire ces publicités immédiatement car elles sont avilissantes pour les femmes, qui sont ici associées à un mot insultant utilisé depuis longtemps pour qualifier spécifiquement les femmes d'idiotes.



« Quand je regarde la nouvelle cruche du bureau, l'eau me monte à la bouche»

Nous vous invitons à faire circuler l'information et à dénoncer en grand nombre à la compagnie ces publicités insultantes.

Si les publicités vous révoltent aussi, signez cette pétition en ligne et faites circuler ce message dans vos réseaux :

Vous pouvez aussi envoyer un courriel à la compagnie Daigneau :
www.daigneau.ca/nousjoindre.php

Pour en savoir plus : http://campusfeministe.blogspot.com/
Ceci est une des premières actions du tout nouveau Campus Féministe de l'UDEM.
Bravo ! On est avec vous !

- Le CDF-UQAM



jeudi 6 novembre 2008

Manifeste du Rassemblement pancanadien des jeunes féministes

Nous sommes les jeunes RebELLEs qui ont répondu à un appel féministe et nous sommes fières de nous dire féministes. Nous reconnaissons qu'il existe de multiples interprétations du féminisme et nous célébrons et intégrons cette diversité. Nous sommes engagées à favoriser l'expansion continue de la pluralité de nos voix. Nous sommes engagées dans un processus constant de réflexion autocritique visant à alimenter et transformer notre mouvement.

Nous sommes des femmes de diverses capacités, ethnicités, origines, sexualités, identités, classes, âges et « races ». Nous comptons parmi nous des femmes employées, sous-employées et sans-emploi, des mères, des étudiantes, des décrocheuses, des artistes, des musiciennes, et des femmes dans l’industrie du sexe. Nous pensons que les personnes trans, bispirituelles et intersexuées font partie intégrante de notre mouvement. Nous reconnaissons et respectons la fluidité des genres et appuyons le droit à l’auto-identification.

[...]

Féministes, unissons-nous!

[...]

Nous souhaitons des communautés engagées à:

-> Éradiquer toutes les formes de violence – incluant la violence sexuelle, institutionnelle, émotionnelle, économique, physique, culturelle, raciale, coloniale, âgiste ou dirigée contre des personnes vivant avec une incapacité
-> Contester toutes les formes d’oppression, de pouvoir et de privilège
-> Reconnaître que les autres luttes contre l’oppression ne peuvent être séparées de la nôtre, parce que nous sommes toutEs intrinsèquement liéEs et prendre conscience de la position de chacunE dans les différentes structures d'oppressions tout en luttant pour les éliminer
-> Libérer nos enfants et nous libérer nous-mêmes des conceptions binaires du genre
-> Bâtir des institutions et des structures qui font la promotion des principes de justice, de paix et d’égalité
-> Éliminer les inégalités économiques
-> Financer et soutenir des services de garde abordables et accessibles; et que chaque mère ait la liberté économique d'assumer son rôle parental comme elle le souhaite
-> Apprendre et enseigner la véritable histoire des femmes, des victoires et des luttes que nous avons menées, particulièrement celles des femmes de couleur et des femmes autochtones
-> Lutter contre la stigmatisation et la honte des survivantes de problèmes de santé mentale et de troubles psychiatriques, et soutenir leurs luttes.

Nous allons : Changer d’attitude: nous fâcher, refuser, résister, claquer la porte, riposter!
Nous allons : Transformer nos vies quotidiennes et nos relations: chaque petite interaction peut devenir un terrain d’action
Nous allons : Encourager chaque personne à se connaître, à s’aimer et à prendre soin d’elle-même et de son corps
Nous allons : Favoriser la création d’espaces sécuritaires et accessibles où les personnes pourront se définir et s’exprimer sans crainte d’être jugées
Nous allons : Créer des alternatives, écrire de la poésie, des articles, des lettres, faire de l’art
Nous allons : Nous unir avec d’autres, trouver des terrains communs, bâtir des communautés, créer des espaces et des rassemblements féministes, sensibiliser, éduquer, diffuser nos idées
Nous allons : Croire qu'un monde meilleur est possible et travailler à le construire
Nous allons : Nous organiser et lutter: bâtir des alliances avec les organisations féministes existantes et en créer de nouvelles, lutter ensemble et en solidarité, être vues et entendues, déranger, troubler, déstabiliser les pouvoirs établis, devenir des « saboteuses culturelles »
Nous allons : Construire des solidarités basées sur les points communs de nos diverses luttes et perspectives
Nous allons : Valoriser les gens plutôt que l'argent et les profits
Nous allons : Exiger un réinvestissement massif de l’État dans les programmes sociaux et la fin des privatisations
Nous allons : Organiser des journées pancanadiennes d’actions féministes décentralisées contre la montée de la droite
Nous allons : Dénoncer, résister et combattre les projets de loi et les lois sexistes qui menacent nos droits reproductifs, les lois d'immigration racistes, la guerre, le libre-échange, la criminalisation des mouvements sociaux et des militantEs, l’exploitation par les entreprises, le pillage de la terre et la violence envers les femmes
Nous allons : Défendre et promouvoir la sécurité, le respect, la justice, la liberté, l’égalité et la SOLIDARITÉ!

Ce manifeste a été adopté au Rassemblement pancanadien de jeunes féministes Toujours RebELLEs / Waves of Resistance, à Montréal le 13 octobre 2008.

Ceci est un appel à l’action!

Informe-toi, implique-toi!

Pour l'intégralité du Manifeste allez sur ce site internet : www.rebelles2008.org
info@rebelles2008.org


mardi 4 novembre 2008

Maroc : un cheikh autorise le mariage des filles de neuf ans

Marier des fillettes dès l’âge de neuf ans? L’islam le permet, a répondu dernièrement le cheikh marocain Mohamed Ben Abderrahman Al Maghrawi, par une fatwa publiée sur son site Internet maghrawi.net.

Intitulé «âge du mariage», cet avis religieux n’y est d’ailleurs pas allé par quatre chemins. Le corps d’une fillette de neuf ans lui permet d’avoir des rapports sexuels et de s’unir à un homme. D’ailleurs, le prophète Mahomet a montré l’exemple, a ajouté le théologien marocain. Aïcha, sa troisième épouse, avait six ans quand il s'est marié avec elle et neuf ans quand il a eu des relations sexuelles avec elle.

Depuis, la polémique enfle au Maroc. C’est un appel à la pédophilie, crient des voix de plus en plus nombreuses. Ratiba, pédiatre à Casablanca, n’en revient pas.

« C’est de la folie. En Europe, de tels propos seraient condamnés par la justice. Mais au Maroc, les intégristes ont des pratiques d’un autre âge et on les laisse faire. »



Mourad Bekkouri a saisi la justice. Cet avocat de Rabat, a porté plainte contre le cheikh marocain Al Maghrawi.

« Je considère sa fatwa comme une atteinte aux droits de l’enfant et un appel au viol et à la pédophilie. C’est une remise en question de la “moudawana”, le code de la famille qui fixe l'âge minimum du mariage des filles au Maroc à dix-huit ans. »

Face à la pression des progressistes, le roi Mohammed VI a fermé le siège de l'association de Mohamed Al Maghrawi à Marrakech, ainsi que ses maisons coraniques implantées partout au Maroc. Et le parquet de Rabat a ouvert une enquête judiciaire contre le « cheikh pédophile ».

Mais le problème reste entier dans le monde musulman. D’Egypte à la Jordanie, en passant par l’Arabie Saoudite ou l'Irak, la question des mariages précoces enflamme les foules et délie les langues. Au Yémen, le calvaire de Noyoud Nasser, 8 ans, qui avait osé demander le divorce deux mois après ses noces, a provoqué un tollé au-delà des frontières de la péninsule arabique.

La fillette a accusé son ex-mari, de vingt-deux ans son aîné, d’abus sexuels et son père de mariage forcé. Une première dans ce pays où la loi n’impose pas d’âge pour une union. Et dont le parlement ne veut pas en fixer malgré la demande d'amendement de la loi déposée par un mouvement féministe yéménite. Il proposait que le mariage soit interdit avant l'âge de dix-huit ans.

Autre histoire qui a défrayé la chronique : les noces d’un homme de soixante ans avec une fillette de dix ans en Arabie Saoudite. Quelques figures intellectuelles se sont indignées et ont demandé l’intervention du roi Abdallah pour empêcher cette union. Sans succès.

La polémique a également rebondi au Bahreïn où le gouvernement veut fixer la majorité sexuelle à dix-huit ans. Mais il y a de la contestation. Les milieux islamistes purs et durs se contenteraient volontiers de quinze ans voire dix ans. Issa Al-Qassem, un ouléma du pays du Golfe, a ainsi affirmé :

« Les musulmans doivent rejeter cette décision politique qui porte atteinte à leur Prophète. Nous devons rester libres de nous marier très tôt. »

Abd Al-Hamid Al-Ubeidi, expert irakien en loi islamique, abonde. Lui aussi fait l'apologie du mariage précoce en estimant que les filles musulmanes sont mûres plus rapidement que les occidentales. Il affirme dans l'un de ses prêches :

« Dans des pays froids, comme la Russie, la Biélorussie, la Scandinavie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, une fille ne peut atteindre sa maturité sexuelle avant vingt-deux ans. Chez nous, c’est beaucoup plus tôt à huit ou dix ans. »

Argumentation stupide, peste Ratiba :

« Si beaucoup de salafistes aiment se marier avec des mineures, des filles avec des dents de lait, c’est pour suivre les préceptes de Mohammed, disent-ils. C’est aussi pour mieux les “éduquer”, voire les dominer. Ils ne pourraient pas les manipuler de la même manière si elles avaient trente ans. »

Par Sid Ahmed Hammouche | La Liberté | 07/10/2008 | 21H44

Article parue dans le Quotidien La Liberté et repris sur le site La Rue 89

http://www.rue89.com/2008/10/07/maroc-un-cheikh-autorise-le-mariage-des-filles-de-neuf-ans